Cinq ans bout à bout


Bouture d’argent,
Graine de trésor,
Fleur du vent…

Bourgeon urgent,
Boite à ressorts,
Tapis volant…

Boule de pluie,
Qui perle souvent,
S’écoule et puis
Boude d’ennui
Juste le temps…
Le chagrin fuit.

Boucles de toiles
opales et de l’or
jusqu’à la moelle.

Bouille qui dévoile
lorsqu’elle s’endort
ses airs d’étoile.

Boue salissant
habits et peau,
un jeu d’enfant…
Rires éclatants
m’ont mise K.O.
à bout portant.

©Emilie BERD 10/04/2017

Aujourd’hui, une fleur n°231/366

imagePETITE FLEUR

Petite Fleur, tu nous offres ta splendeur,
Ton parfum, ton odeur, à demi-éclose,
Petite chose.

Petite fleur 1

Petit Cœur, bien plus belle qu’une rose,
Les couleurs de tes yeux explosent.
Petite Fleur.

Petite Chose, tu te ris des censeurs.
Sous un air boudeur, tu t’opposes.
Petit Cœur.

Petite fleur 2

Petite Prose, dans la torpeur morose,
Tes mots chassent la noirceur et reposent.
Petit leurre.

A petite dose, tu disperses ta candeur,
Soignes tes peurs et tes ecchymoses
Petite Prose

Petite Fleur 3

Petite Fleur… même quand tu fuis l’erreur,
Les fachos destructeurs et veux de la douceur
A petite dose…

© Emilie BERD 17/09/2015

Les photographies sont des photographies personnelles et ne sont pas, comme le texte, libres d’utilisation.

366 réels à prise rapide proposés par Raymond QUENEAU

1- Ecrit sur le vif : recyclage

2- Moins de 100 mots : 92 mots

3- Elément réel : tous les jours

LA PETITE ETOILE QUI NE VOULAIT PAS PLEURER

Dans le ciel, il était une petite étoile qui adorait la Lune. On ne s’ennuyait jamais avec la Lune. Modeste, sans phare et réfléchie ! La meilleure des amies, et de loin, dans toute la galaxie! Les nuits sans elle paraissaient si tristes! Tristes à en pleurer ! Mais la petite étoile retenait ses larmes, car elle savait que la Lune reviendrait. Et à chaque fois qu’elle retenait ses larmes, à chaque fois, elle se mettait à gonfler !

Une grosse pierre fila tout près d’elle et de sa voix de pierre lui lança: «Attention à toi, tu vas exploser ! »

Mais la petite étoile ne voulait pas pleurer. Elle avait dans l’idée que ses sanglots la noieraient !
« Que deviendraient mes ardents feux ? Sans mystère, je deviendrais toute bleue. Comme cette vieille sphère que je croise parfois, et dont l’incandescence est murée en son cœur. Disparue ma chaleur, je n’aurai pour me réchauffer, que celle du Soleil, s’il veut bien rayonner ! Pas toujours à la hauteur, il se prend pour un Roi ! Voilà ce qui m’arrivera si je pleure ! »

Une comète énorme la frôla et de sa voix de comète lui siffla :
« Je vois bien que vous êtes terrifiée. Mais, très chère, vous allez lâcher ! Et si, par malheur, vous tombez sur la Terre, dispersée à sa surface par son atmosphère, plus que votre masse, c’est votre vie qui va changer! Et croyez-moi, vous n’avez rien à gagner ! Dans quelques milliers d’années, tout au plus, un enfant curieux aura aperçu un de vos morceaux semés par vos caprices. Craignez que dans sa poche, il vous glisse ! »
A l’abri d’une poche ? Sans lumière ?
« Et ce ne sera pour le mieux, soyez-en sûre, car il pourrait aussi bien vous jeter en pâture, vous abandonner au milieu de voyous (entre eux, ils se nomment « cailloux ») descendus des sommets terrestres pour envahir les plaines ou ce qu’il en reste ! »

Sur ce, la comète s’éclipsa.

Cela en était trop pour la petite étoile ! Quelle histoire, cette comète lui racontait là ! D’un coup, elle déversa toutes ses larmes et d’un coup, elle dégonfla ! Pas de destin tragique de planète asservie ! Pas d’étoile étiolée, d’éclat affaibli ! Autour d’elle se dessina un voile drapé qui brillait, insolent, dans la voie lactée…à en faire pâlir l’Etoile du Berger !

©Emilie BERD 27/10/2015