Bonjour à toutes et à tous
Voici les textes des participants aux sixièmes PLUMES D’ASPHODELE de l’année 2019.
Dans l’ordre d’arrivée :
Ghislaine Son texte ici
PatchCath S’asseoir sur une margelle et profiter du soleil
Lady Ardenne sans blog fixe dont vous trouverez Coup de Blues après ma participation
Adrienne Z comme zen
Lilousoleil Carpe Diem
Soène Etat d’esprit printanier
Célestine Le coeur slow
Lydia Un moment de détente
MarieJo L’audace cache de grandes craintes
Iotop Chaque mois dans mon abyssal découvert
Nadège Notes pour plus tard
Carnetsparesseux La carpe et le lapin
Ecri’Turbulente Encore un coup du réchauffement climatique
Laurence Délis Quartier Latin, quatre heures du matin
Les mots à utiliser étaient les suivants :
PLAISIR HASARD PROFITER CUEILLIR AUJOURD’HUI LENDEMAIN ROSE SEREIN POISSON PROLIFERATION LATIN IMMEDIATETE MARGELLE DESIR DECADENT DEVORE
Vous trouverez ma participation ci-dessous.
Les quatre saisons
Lutin habillé de suie et de soie qui s’assoit la nuit sur les margelles des saisons
Guette sans ennui le soir, le matin; veille aujourd’hui pour faire le lendemain.
Bonhomme, couturier des robes de Peau d’Âne, qui suture l’âme de notre Maison
Et nos ombres fascinées par le chant de flûtes, dont ont profitées les charlatans.
Sans désir ni hasard, de ses bras courts, il maçonne le brouillard et la lumière du jour.
Il avance serein dans les tempêtes hostiles, fait les vents violents de ses gestes agiles,
Cueille les roses dépourvues d’épines, et peint sans plaisir les couleurs du ciel
De bleu électrique et de gris-plomb, de cendre de pluie, et parfois, de charbon.
Témoin de disputes qu’il raconte (souvent en riant) aux bourgeons naissants :
« Cette année où l’hiver, dévoré par l’été, a, sous ses airs débonnaires, ralenti l’automne
D’une énorme queue de poisson ! Et l’autre, vexé comme un pou, qui en fit des tonnes !
Le printemps puéril, la prolifération en péril, grondant au siècle décadent !!! »
Bonhomme, saisonnier à temps complet, à l’urgence éclose, à l’immédiateté vidée.
Le sens des choses, c’est du latin. Il le prend de haut ! Ailleurs les déclarations !
Il n’a pas le temps ! Il le fait…Et c’est son curieux destin. Les caprices, son métier…
Lutin, de soie et de suie habillé, répare la nuit toutes les erreurs des saisons.
Pas de clef à molette dans sa trousse à outils, juste un peu de magie et de merveilles
Et, dans les oreilles…
Vivaldi
À fond !
© Emilie BERD 29 mars 2019
Et ci-dessous le texte de Lady Ardenne
Coup de Blues
Aujourd’hui, je remets tout au lendemain. C’est fou, cette prolifération de procrastinations.
Je procrastine même des dents ! Je dévore, j’avale comme un camion mais pour passer à la salle de bain donner un petit coup de karcher, j’ai une flemme monstre. J’aimerais tant être dans l’instant ! Profiter du moindre moment. Cependant, je procrastine. Pourtant, il va bien falloir y aller se brosser les dents, s’habiller, charger le fusil et … tuer !
Tiens, se pourrait-il qu’un fugace instant de désir meurtrier repasse en moi ? Que je retrouve du plaisir ? Non, toujours rien. ET voilà, je re-procrastine !
C’est malheureux quand même. Ferais-je une dépression ? Si, c’est le cas, je suis mal barré.
Je ne peux pas aller m’allonger sur le divan d’un psy comme on se promène le long de la margelle. Pourtant, j’en aurais besoin mais quand on est tueur à gage, on évite de raconter son curriculum vitae au premier venu. Encore plus un psychiatre, c’est un coup à se faire cueillir par les flics ça !
Burn-out, peut-être ? Trop de contrat et pas assez de soleil sans doute. Une journée de pêche avec un gros poisson au bout de la ligne, c’est ça qu’il me faudrait.
En attendant, il va falloir exécuter cet homme bien en apparence. Je fais un métier décadent pensez-vous ? Pensez un peu à la tête de la veuve qui reçoit la couronne de rose, c’est elle qui paie pour enterrer son mari. On y perd son latin, hein ?
Difficile de rester serein dans ces cas-là. Je vois tellement de choses.
Cependant, je ne dois pas trop penser au passé ni aux conséquences. Je vais me plonger dans l’immédiateté. Puis visualiser ce moment où l’on ressent le plaisir après avoir accompli sa tâche.
Je vais laisser tomber le fusil pour aujourd’hui et réfléchir à un autre plan.
Je me sens revigoré d’un coup. Je sens que je vais cesser la procrastination et mettre ma journée à profit. Carpe Diem, comme disent les anciens !
Tiens j’ai retrouvé mon latin finalement, heureux hasard. Peut-être pas.
© Lady Ardenne 26 mars 2019
Prochain RDV des PLUMES D’ASPHODELE pour une nouvelle collecte le lundi 8 avril.
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