LE SERPENT QUI DANSE

Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur !

Charles BAUDELAIRE

 

Peintures de Gustave Klimt
Image 1 : Danae
Image 2 : Freya’s Tear
Image 3 : Hygeia La partie Basse de la Medecine

En parlant de grains, le truc qui rend fou…

Depuis quelques semaines, avec Mambo 3, on se fait des battles de chansons qui rendent fou, c’est-à-dire celles qui tournent dans ta tête pendant des heures et des heures, sans que tu puisses t’en débarrasser…

Peu importe qu’on l’aime ou non, ce qui compte, c’est la capacité de la chanson à entrer dans le cerveau et à ne plus en sortir…

Dans notre top trois, il y a celle-là (encore que celle-là, on l’aime), et dans le vôtre ?

Y a comme un grain…

Voici ce qu’ont donné les petits grains semés par vos soins ce lundi…

Heureusement que, dès le matin, Ghislaine m’a procuré un SAC pour porter tout ça!

C’est vrai, parce que :

Alors que PatchCath apportait de l’eau à notre MOULIN, et que Ecri’turbulente citait Alfred de MUSSET, A. MUSSET qui, ceci dit en passant ne m’a pas du tout amusée (désolée…), rien compris le gars…

 

Lydia a eu des envies de bouillon dès le petit-dej,

 

Lilou a tenu à conserver son grain de FOLIE!

 

Et Soène a VEILLE tout le monde à la baguette (d’Asphodèle)

 

Mind The Gap, de son côté, s’est creusé les méninges avec MALICE…

 

Carnetsparesseux, un peu perché, a vu un rhinocéros sur une branche, ici !

Il est chou…

 

Sans compter Laurence Délis qui ajoute son grain de SEL…

 

Célestine qui, en pleine saison de ski (Elle adore…) se voit déjà à la plage!

 

Et Asphodèle, la Grande Prêtresse au grand coeur, qui nous propose BLE !

Voici donc les mots :

SAC
MOULIN
BEAUTE
POULE
FOLIE
VEILLER
MALICE
ESSUYER
SEL
SABLE
BLE
PAPIER
PARSEMER
PEAU

Ce qui fait quatorze mots en tout, avec les trois que je dépose.

Vous pouvez en laisser un de côté si vous le souhaitez!

Vous avez jusqu’au vendredi soir, 20h00 pour déposer les liens de vos textes, ci-dessous!

Additif du 17 janvier : En déposant vos liens sous le billet, pourriez-vous indiquer le titre de vos oeuvres, pour celles qui en ont un bien entendu.

À très vite…

Source Gifs : giphy.com

Les Plumes d’Asphodèle 4-2019 La collecte du lundi

C’est l’époque qui veut ça! En ce moment, il y a dans l’air quelque chose qui tourne pas rond, quelque chose qui dit que tout le monde en a un, et c’est pour cela que, pour la collecte de cette semaine, je vous propose : GRAIN.

Si vous souhaitez participer, laissez vos mots en commentaires de ce billet (fermeture à 20h00) et en MAJUSCULES, s’il vous plait.

À très vite,

Emilie

Source image :wikipédia.fr

LES PROCHAINES PLUMES DANS UN MOIS, IMPOSSIBLE !

En regardant le calendrier des Plumes d’Asphodèle 2019, je me rends compte que la prochaine collecte est dans un mois!!!

Compte tenu de mon programme pour les vacances, je vous propose une collecte le lundi 25 février, si le coeur vous en dit !!!

Alors, rendez-vous le 25 février pour la collecte des PLUMES D’ASPHODELE 4.2019 !

À très vite!!!


Source gif : giphy.com

LES TEXTES DES PLUMES D’ASPHODELE 3-2019

Bonjour à toutes et à tous

Voici les textes des participants aux troisièmes PLUMES D’ASPHODELE de l’année 2019.

Dans l’ordre d’arrivée :

Ghislaine qui chante Le printemps
Soène qui joue avec BILL & BOQUET (publié lundi)
Lydia qui prône un Carpe Diem moderne
Célestine à qui tarde les stations d’hiver avec Vive le ski !
Laurence Délis qui brosse Une petite plume dans ta chevelure
Adrienne avec N comme non (Allez si, dis nous oui!)
Ecri’Turbulente qui s’amuse avec Crétin des Alpes
PatchCath avec Vivre et ne plus être l’ivre
Nadège qui raconte De ma fenêtre

Les mots à utiliser étaient les suivants :

 LEZARDER DUR LIVRE S’IMPREGNER CORPS ELASTICITE ENSOLEILLE APAISER PLUME GUITARE BILBOQUET MANQUE MOINS MALLE
Vous pouviez en laisser un de côté, si vous le souhaitiez.

Voici ma participation juste en dessous.

MAUX

Plus je passe au milieu des gens et plus je me demande… Je les vois lézarder dans l’enceinte du supermarché et moi qui fais comme si de rien n’était, je me dis : « Sentent-ils ce que j’ai en moi ? ».
Parce que ce qui a de plus drôle dans le désespoir, c’est qu’il ne se voit pas… Pas comme la misère… La misère, elle est voyante, criarde… Tu la sais, tu la renifles… Le désespoir, le vrai, le point de non-retour, il est silencieux, muet.
Les jours commencent à se suivre sans jamais se ressembler… Les idées sombres s’enroulent autour de l’aiguille du rouet et jouent au bilboquet avec ta tête. Tu perds la boule et rien, non rien, n’est capable de t’apaiser…Ton esprit dépose son élasticité dans des rayons de moins en moins clairs.
La douleur s’imprègne au plus profond de tes os, jusqu’à devenir une partie intégrante de ton corps, la lumière ne te touche plus… Elle glisse sur les pores de ta peau, comme une huile ensoleillée mais ne pénètre pas.
L’odeur âcre des cendres n’existe plus.
Ton cœur est sec… Voler dans les plumes de quelqu’un ? Pourquoi faire…
Quand tu t’imagines t’enfermer dans une malle pour ne plus jamais en sortir ou te pendre avec une corde de guitare, ça ne t’arrache même plus un sourire…
Plus de rêve, plus d’envie, plus de manque… On ne mange plus, on ne dort plus…

Plus rien n’est dur, plus rien n’est doux… Et ce rien de plus en plus contamine tout !

Seulement ces mots sont là, Plus et Rien…Et de ces deux mots, il faut choisir le moindre.

©Emilie Berd le 15 février 2019

Prochain RDV des PLUMES D’ASPHODELE pour une nouvelle collecte le lundi 11 mars.

DETENTE

 

Bonsoir,

Pour cette troisième collecte des Plumes d’Asphodèle 2019, le thème était DETENTE et, vos mots laissent deviner une envie dévorante de vacances et de chaleur !

Et je ne vous juge pas, car, personnellement et pas plus tard que ce matin, alors que d’autres feraient n’importe quoi pour un rail, j’aurais vendu les Mambos pour un rayon (oui parce que, moi, la poudreuse…)

Bref…

 Soène est arrivée prem’s, déposant (et là est tout le paradoxe) un LEZARDER plutôt matinal !

Ensuite, nous avons philosophé avec Ecri’Turbulente en échangeant des mots d’auteurs sur l’importance de dire aux gens qu’on les aime! Et ça, ça fait du bien dans un mode trop DUR…

Lydia prend la détente très au sérieux avec LIVRE (Faudrait que j’en touche un mot à Mambo 1, d’ailleurs…)

Patchcath joue la note douce avec S’IMPREGNER, tandis que Ghislaine propose CORPS.

Laurence Délis et Nadège allient souplesse et sérénité en mode yoguigue, en méditant sur  ELASTICITE et APAISER.

 

Mind The Gap cherche désespérément à mettre du soleil dans sa journée avec ENSOLEILLE… Un besoin cruel, atroce, viscéral de soleil, peut-être ? Et comme lui, on se pose la vraie question:

Pourquoi ????

Alors, je vous le demande (que d’interrogations ce lundi ! ) : avec cette absence de lumière, quid du duvet du Poussin ?

C’est Adrienne qui répond et finit de remplir la collecte (ou les édredons) avec PLUME.

Ce que je croyais… Mais…

Ma chère fée, Célestine, avait fait du bruit, mais les mystères du Net ont failli laisser GUITARE de côté !!!

Et Carnetsparesseux qui joue avec moi et son BILBOQUET !

 

 

Voici donc les mots :

LEZARDER
DUR
LIVRE
S’IMPREGNER
CORPS
ELASTICITE
ENSOLEILLE
APAISER
PLUME
GUITARE
BILBOQUET
MANQUE
MOINS
MALLE

Ce qui fait quatorze mots en tout, avec les trois que je dépose.

Vous pouvez en laisser un de côté si vous le souhaitez!

Vous avez jusqu’au vendredi soir, 20h00 pour déposer les liens de vos textes, ci-dessous!

Additif du 17 janvier : En déposant vos liens sous le billet, pourriez-vous indiquer le titre de vos oeuvres, pour celles qui en ont un bien entendu.

À très vite…

Source Gifs : giphy.com

Les Plumes d’Asphodèle 3-2019 La collecte du lundi

Pour ceux qui pensent qu’en ce moment le soleil ne brille que par son absence, pour ceux à qui tarde le sommeil et qui ont besoin de repos, ceux-là même qui travaillent trop et appellent de leurs voeux de belles vacances…

Pour ceux-là, je n’aurai qu’un seul mot : DETENTE.

Si vous souhaitez participer, laissez vos mots en commentaires de ce billet (fermeture à 20h00) et en MAJUSCULES, s’il vous plait.

À très vite,

Emilie

Source image :pinterest.fr

NOM D’UN TARABISCOT, VOICI LES TEXTES DES PLUMES D’ASPHODELE 2-2019

Bonjour à toutes et à tous

Voici les textes des participants aux deuxièmes PLUMES D’ASPHODELE de l’année 2019.

Dans l’ordre d’arrivée :

PatchCath  respecter les traditions
Adrienne  A comme Asphodèle
Ecri’Turbulente Le dessous des mots et des plumes
Ghislaine La criminologue
Soène  L’Etoile
Lydia La galette des rois
Carnetsparesseux Après, longtemps après la fin
Laurence Délis Le rouge de ses bottes de pluie
Nadége Entrer dans la lumière
Célestine Poulet rôti

Les mots à utiliser étaient les suivants :

 NUISETTE TRADITION TRENTE-SIXIEME FEVE NOIR TREFONDS ENVERS TARABISCOT BRETELLE MUSARDER ABONNEMENT ARCANE AFFOLER ARNAQUER
Vous pouviez en laisser un de côté, si vous le souhaitiez.

Voici ma participation juste en dessous.

Quand on aime…

Si ça continue, sa femme va croire qu’il le fait exprès ! « Profite donc de ton abonnement aux Urgences pour passer un scanner du crâne, tiens !». La blague !

Ça ne l’embête pas d’attendre. Y en a toujours un pour la ramener mais c’est par pure tradition, pour affoler les petites qui bossent, histoire de passer avant les autres ! Parce que s’il la pousse encore, la voix, c’est bien la preuve qu’il peut patienter. Comme les gamins qui ont la couronne sur la tête alors qu’ils n’ont pas la fève ! Y a un truc qui cloche, ça sent l’arnaque ! Pas besoin de connaître les arcanes du service, pour voir qu’ici les gens ne musardent pas ! Après, c’est sûr que pour lui, c’est plus facile. Il sait pour qui il est là !

Trente minutes que l’infirmière l’a mis dans le box.  À la trente-sixième, il ira jeter un coup d’œil dans le couloir. Rien à faire en plus ! Impossible de lire les infos collées au mur. On dirait qu’elles ont été mises à l’envers !

La revoir et lui dire :  Lucie, c’est moi, tu te rappelles ?.

Il l’a simplement croisé, quand il était venu la dernière fois. Tellement belle, après tant de temps…De ce qu’il croyait, elle avait quitté la région après…

Si j’avais pu te dire pourquoi, Lucie… J’étais trop jeune… Je ne savais pas ! Je t’ai aimée, tu sais ! Mais à dix-sept ans, quand on aime…

Des pas hésitent devant la porte coulissante. Il pense qu’elle réajuste sa blouse ou sa coiffure. Il se souvient de ses cheveux plein de pailles.

  • Qu’est-ce qui vous amène ?
  • Je me suis blessé avec mon tarabiscot.
  • Un tarabiscot ?
  • Une sorte de rabot…

Elle l’interroge et pianote sur le clavier de l’ordinateur, impassible. Il a beaucoup changé physiquement, c’est vrai. Mais son nom sur la liste aurait dû la faire tiquer.

  • Date du dernier rappel DTPolio
  • Il y a trois mois, j’ai dû tout refaire à ma dernière visite
  • Une attaque du tarabiscot ?
  • Une attaque du tarabiscot…

Elle sourit. Elle fait rouler le tabouret et s’assied juste en face de lui. Elle le regarde droit dans les yeux. Elle lui sourit encore. Elle a le cou long et fin des rats de l’opéra, et lorsqu’elle penche la tête sur le côté pour observer sa blessure, il aperçoit un bout de la bretelle noire de son soutien-gorge et il l’imagine dans ses bras. Il l’embrasse, la serre fort tout contre lui, la main glissant sous sa nuisette. Il lui murmure à l’oreille des mots d’excuses.
Pardonne-moi… Je n’ai jamais voulu te faire de mal…
Mais quand on aime à dix-huit ans…
Il sursaute. Il a l’impression d’avoir parlé. Elle, n’a pas bronché.

Il va falloir plusieurs points de suture. Je vais m’en occuper.

Il voudrait avaler sa salive, mais il se retient… Il est sûr que le bruit qui en ressortira trahira le tréfonds de ses pensées.

Combien ? dit-il la voix séche.

Elle ne répond pas. Elle sort un bref instant, revient avec le kit de suture. Elle le regarde en souriant et lui dit : « Quand on aime, on ne compte pas. »

Elle s’approcha l’aiguille à la main : « On se passera d’anesthésie, bien sûr... »

©Emilie Berd le 1erfévrier 2019

Prochain RDV des PLUMES D’ASPHODELE pour une nouvelle collecte le lundi 11 février.