Mon fils, c’est le meilleur !

Mon fils, c’est le meilleur ! Il est grand, il est beau, il est fort et (ce qui n’enlève rien), il est intelligent ! Et je ne dis pas ça parce que je suis sa mère !
L’idée même de l’avoir enfanté me dépasse…Comme lui aujourd’hui ! Lorsque je le vois, je me demande comment j’ai fait ça… C’est vrai quoi ! Il y a douze ans, c’était une crevette. Prématuré, léger, une plume… Il tenait dans le creux de mon coude !
Aujourd’hui, lorsque j’enroule mes bras autour de lui et que je pose ma tête sur son épaule, je n’ai plus besoin de plier les genoux et je sens qu’il est déjà prêt à me soutenir. J’avale mes larmes dans un sourire, lorsque j’entends sa voix d’enfant disparaitre sous des accents mâles, graves, encore hésitants mais certains de l’emporter…
Ou quand j’aperçois juste au-dessus de ses lèvres, cette ombre qui se dessine en trompe l’œil…
Je vois dans ses mouvements l’homme qu’il devient, sûr de lui et serein… À chaque fois, je suis surprise !

Mon fils, c’est le meilleur ! D’ailleurs, de plus en plus souvent, il me donne son avis, d’une constance étonnante, qui se résume à « Mais qu’est-ce que tu t’en fiches ! Arrête de te prendre la tête ! »
Je demande rarement un conseil à un enfant de douze ans, mais ayant la vieille habitude (ou habitude de vieille) de parler à haute voix, il s’aventure à me répondre.
Si je suis fâchée contre lui, il s’approche de moi en me disant « Fais- moi un bisou ! ». Et si je suis inquiète parce que j’ai fait quelque chose de mal, il me regarde, taquin, « Ma mère, c’est une thug ! »

Mon fils, c’est le meilleur ! Comme beaucoup de mamans, je pourrais justifier ce jugement par une grossesse difficile…Vous raconter mes déboires pendant six mois, alors qu’il partageait mon ventre avec une tumeur d’une taille incroyable… Heureusement (pour vous), au bout d’un moment, on oublie… La douleur et l’angoisse, non. Les détails, oui… Y a pas à s’inventer d’histoires ! C’est seulement un état de fait : L’amour maternel est sans condition !

Aucune

Enfin, jusqu’au jour où, ça commence ! Cette fameuse crise d’adolescence ! Ok, je n’en suis qu’au début ! Ok, la communication n’est pas rompue ! Mais sérieux ! Je suis limite à envoyer une lettre à la mienne de mère, pour lui présenter des excuses !!!

C’est quoi ce truc ???

Je ne sais pas ce que je préfère, en fait :

D’abord, le mètre soixante-dix est devenu sourd… Je ne vais pas me précipiter pour prendre rdv chez un ORL non, non… Je ne m’inquiète pas vraiment pour son audition, il est juste passé en mode « balec ». Le mode « balec », il est hyper tendance chez moi, à un point tel que je me demande pourquoi je ne l’ai pas utilisé moi-même… C’est brillant, parce que simple ! Pas besoin de boules Quiès, ni d’écouteurs… On te pose une question, tu ne réponds pas ! On te répète la question, tu ne réponds toujours pas ! À mon époque, lorsque j’étais jeune, on appelait ça « mettre un vent », mais ça ne se dit plus… Aujourd’hui, on met des « clash » ou on ne fait rien, à cause des restrictions budgétaires ou d’économies d’énergie, je suppose…

Pour varier un peu et tromper l’ennemi, il y a un mode « balec » disons plus concerné :« Ouaih ! Ouaih ! T’inquiète ! » 99 fois sur 100, ça passe crème ! L’agresseur, désespéré, s’est occupé de tout, toute seule tout seul…

Le mètre soixante-dix se lève de son pieu pour se croûter direct sur le canapé, genre « J’ai trop dormi, je suis crevé ! » Attention !!! Il ne se précipite pas sur la PS, ou sur son téléphone… Il se réveille et il l’est vraiment, fatigué !

La variante ici, c’est le rituel : « J’en-ai-marre- ça-me-saoule- j’ai-la-flemme »

Et c’est là où le mental joue… Parce que devant la vague phénoménale des « Fous-lui-un -coup-de-pied-au-cul » qui te submerge, tu fais bloc ! « C’est hormonal ! C’est hormonal ! » Et, parce que tu as beau faire, tu n’es pas un ange, tu penses à sa future femme pour rire un peu !

Mais le mètre soixante-dix, c’est mon fils… Alors même s’il me demande d’aimer ses photos sur Insta, parce que, ça lui fait plus de likes et que personne ne sait que je suis sa mère (« Ben si, Maman, like, steuplé ! C’est pas grave ! Ils savent pas que tu es ma mère, c’est pas ton vrai nom !), je ramasse mes dents et avec ce qu’il m’en reste, je lui fais un grand sourire !

Parce que voyez-vous, mon fils… C’est le meilleur !

©Emilie BERD 26 septembre 2018

Publié avec l’autorisation expresse de Mambo One

Sources GIF : Giphy.com

20 réflexions au sujet de « Mon fils, c’est le meilleur ! »

  1. Je vois que tu as déjà les codes pour affronter la période…et le vocabulaire qui va avec.
    Je peux te rassurer : ça s’arrête un jour… Si, si !
    Nan mais sans blague. Un jour, ils redeviennent normaux.
    ¸¸.•*¨*• ☆

    Aimé par 1 personne

    • Chère fée
      J’ai les codes ? Ouf! Parce que l’on sait jamais si on en fait trop ou pas assez…
      Suis passée chez toi! Pas réussi à commenter, mais ton poème m’a donné envie de repartir vite et très loin. 😉
      Bisous chère fée

      J’aime

  2. Ha ha ha mais c’est carrément ça ! 😀
    Perso je valide totalement le mode je m’en BALEC…ça simplifie la vie !
    Haaaa l’adolescence…je dirais d’après ton récit que ça se déroule comme ça doit se dérouler et tu devrais t’en réjouir car quand ce n’est pas le cas ; que ça ne se passe pas, ben c’est plus tard que ça coince…crois-moi sur parole !

    Aimé par 2 personnes

  3. Avis aux non-initiés : le mode balec ne passe crème que lorsqu’on est le meilleur fils du monde de sa maman. Ne pas le tenter avec Emilie si on est quelqu’un d’autre, parce que là ça passe pas crème du tout (ou alors fouettée). 🙂

    Aimé par 3 personnes

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