Je voudrais te dévaster d’amour de Andrée SODENKAMPF

Je voudrais te dévaster d’amour
comme les cigales mangent les champs
et que tu sois nu de toi-même
et qu’il n’y ait que moi pour te recouvrir.
Tu ne saurais plus
où tu commences, où je finis.
Emmêlés dans la chair et l’esprit,
brûlés vifs l’un sur l’autre,
se riant du plaisir
comme les enfants, l’hiver,
qui ont enfin chaud
dans la chambre chaude.

Je veux être aussi
le chemin après l’amour
mouillé d’ombres légères
que tu puisses t’avancer en moi.

Je voudrais te dévaster d’amour de Andrée SODENKAMPF ( C’est au feu que je pardonne Ed.André de Rache) avec lequel je poétise et termine le défi du Printemps des Poètes sur l’idée de Gwenaëlle.

Illustration 1 : La Valse de Camille Claudel
Illustration 2 : Le Baiser de Auguste Rodin
Source : Pinterest

L’arbre de Jacques CHARPENTREAU

Perdu au milieu de la ville,
L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les parkings, c’est pour stationner,
Les camions pour embouteiller,
Les motos pour pétarader,
Les vélos pour se faufiler.

L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les télés, c’est pour regarder,
Les transistors pour écouter,
Les murs pour la publicité,
Les magasins pour acheter.

L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les maisons, c’est pour habiter,
Les bétons pour embétonner,
Les néons pour illuminer,
Les feux rouges pour traverser.

L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Les ascenseurs, c’est pour grimper,
Les Présidents, pour présider,
Les montres pour se dépêcher,
Les mercredis pour s’amuser.

L’arbre tout seul, à quoi sert-il ?

Il suffit de le demander
A l’oiseau qui chante à la cime.

 

Jacques CHARPENTREAU

Avec lequel je poétise sur une idée de Gwenaëlle.

Le ciel est, par dessus le toit de Paul VERLAINE

La maison de Docteur Gachet à Auvers Cézanne

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul Verlaine in Sagesse avec lequel je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwenaëlle.

LES ENFANTS QUI S’AIMENT de JACQUES PREVERT

Les amants MAGRITTE Source : Wikipédia

Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Et c’est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage leur mépris leurs rires et leur envie
Les enfants qui s’aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l’éblouissante clarté de leur premier amour.

Jacques Prévert in Spectacles avec lequel je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwénaëlle.

Le dernier poème de Robert DESNOS

Lumière et couleur de Turner

J’ai rêvé tellement fort de toi,
J’ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre
Qu’il ne me reste plus rien de toi.
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres,
D’être cent fois plus ombre que l’ombre,
D’être l’ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.

Robert DESNOS avec lequel je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwénaëlle.

SENSATION de Arthur RIMBAUD

Champ de blé aux corbeaux Van Gogh Source : Wikipédia

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Arthur RIMBAUD in Poésies avec lequel je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwénaëlle.

Solitude au grand coeur de Jules SUPERVIELLE

Le pécheur au grand coeur-Johanna Sierko-Filipowska Sources : Pinterest

Solitude au grand coeur encombré par les glaces,
Comment me pourrais-tu donner cette chaleur
Qui te manque et dont le regret nous embarrasse
Et vient nous faire peur?

Va-t’en, nous ne saurions rien faire l’un de l’autre,
Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons
Et rester un moment à les regarder fondre
Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts.

Jules Supervielle in Le Forçat innocent avec lequel je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwénaëlle.

 

Avant de souffler toutes les bougies du monde de Dominique SAMPIERO

À chaque oiseau, un arbre
À chaque désert, une eau claire
À chaque flocon de neige, une forêt

À chaque homme debout sur terre
une maison, des chaussures et du travail

À toutes les mères
la paix dans le monde

À la planète
du soleil, du vent
des étoiles en pagaille
et des banquises immenses
pour les fesses des pingouins

Pour toi, je ne sais pas
de l’amour par exemple
et des yeux pleins de poèmes
qui viendront courir sur tes lèvres

C’est le rêve
m’a murmuré le Ciel
que fait chaque jour
le coeur de l’enfant qui va naître

Poème de Dominique SAMPIERO issu du recueil de poèmes pour enfant JE RÊVE LE MONDE, ASSIS SUR UN VIEUX CROCODILE aux Editions RUE DU MONDE avec lequel que je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwenaëlle  à l’occasion du Printemps des Poètes.

Take me to the beach…

Source : Pinterest

SABLES MOUVANTS

Démons et merveilles
vents et marées
au loin déjà la mer s’est retirée
et toi
comme une algue doucement caressée par le vent
dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
vents et marées
au loin déjà la mer s’est retirée
mais dans tes yeux entrouverts
deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
vents et marées
deux petites vagues pour me noyer.

Poème de Jacques Prévert issu du recueil Paroles avec lequel que je poétise aujourd’hui sur une idée de Gwenaëlle  à l’occasion du Printemps des Poètes.