Voici ma participation (enthousiaste) au 51ème Plumes d’Asphodèle!
Les mots imposés sont : Abeille, arabesque, ambre, arpenter, automobile, abricot, actif, azimuté, s’agenouiller, anamorphose, aimer, accroche-coeur, ajouter, affirmativement, approximatif, alléchant, ambiance, ahuri, agir, abreuver.
Et il fallait insérer dans le texte la petite phrase : « La soif ne la (le) (me)* quittait plus. »
J’ai pris quelques libertés et je sens déjà le courroux de la Grand Prêtresse s’abattre sur moi! J’ai limité « Automobile » à « Auto » pour une raison de rythme et j’ai trafiqué « Affirmativement » car je ne savais vraiment pas où le mettre…Je sais que de grands fléaux vont s’abattre sur moi…
Ah, et pour la mise en page du dialogue (car il s’agit d’un dialogue), j’ai mis à mon insu des puces à la place des tirets (c’est WP qui l’a fait tout seul. Je suis blonde, ne l’oubliez pas!). Je présente immédiatement mes excuses aux puristes.
VERRE D’EAU (ou le Dialogue du Contenant et du Contenu)
- » Parfois, on me prend du bout des doigts, puis l’on se signe et l’on s’agenouille,
- Et le ciel t’annonce en faisant bondir une grenouille !
- Parfois, je calme les brûlures, refroidit les réacteurs divers et les autos l’été.
- Et tu affirmes, hâtive…mens sur tes propriétés, alors que tu es mienne ! A mes bords descendants, tu glisses. Sans défense, le défi est difficile, c’est clair ! Car tes gouttes éprises qui arpentent mes parois s’abîment dans mes reflets d’or, arabesques courtisanes de l’abricot et de l’ambre. Elles s’emmêlent, s’ajoutent et se dévorent en mon sein, s’abandonnent enfin en un seul chœur…
- Que n’aurais-je préféré voyager plus haut, plus loin… et plus que tout muer en marée, en mer métallique, porter sur mon flan les navires combattants et les frêles esquifs, éteindre le soleil pour épouser l’horizon…A nous deux, nous aurions pu aimer la Terre, pour devenir l’espoir, fragile mais actif…
- Au mieux, tu ne seras qu’une flaque miniature au gré d’un geste approximatif…Est-ce tes larmes qui baignent mes côtes ? Je sens des saccades qui ressemblent au ressac…
- Un simple hoquet…Je sais mon destin, et malgré les rumeurs alléchantes, ne me faisais point d’illusion…Sous l’emprise de mon cycle, mon périple s’est arrêté…Mais je sais qu’ensemble, nous changerons le monde!
- …
- Si les yeux nus se noient dans tes courbes sable et dans mes dunes limpides, loin des murs opaques, des aveugles entraves, le regard ahuri se voit offrir l’anamorphose…
- Tu es une miette d’océan que la Providence m’a apporté…
- Alors, je ne comprends pas…Pourquoi agis-tu de la sorte ?
- Au risque de casser l’ambiance, c’est bien moins par amour que par habitude…
- Tu es donc sans pitié ?
- Je me suis construit une carapace…parce que des accroche-cœurs, j’en ai rencontrés…qui ont fui aussi vite qu’ils n’étaient arrivés…qui m’ont laissé brisé… »
Le carré de coton nid d’abeille, socle blanc de son tribut, absorbait, dans son noir dessein, quelques précipitations agitées, azimutées par leur trop-plein d’imagination. Pourtant, tandis que la routine s’accomplissait, le verre se demandait… Pourquoi…Pourquoi malgré tout…après tant d’années à abreuver les hommes, à combler leur besoin viscéral de cet élixir vital, la soif ne le quittait plus…
©Emilie BERD 21/04/2016
Le texte fait 360 mots environ…