SPLEEN
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cahot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignees
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux.
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
-Et de longs corbillards, sans tambour ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Charles Baudelaire
Les fleurs du Mal
LES PETITS CAHIERS D'EMILIE 
Bonjour,
Un bon rappel, auquel je vais également mettre mon petit ajout de poésie du jeudi. Le poète ayant été abordé sur un de mes blogs familiers 🙂
Merci et bonne journée Emilie 🙂
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Bonjour Brindille
Merci à toi et bonne journée.
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Rhaaa ce poème, je crois que c’est un des rares (avec Sensation de Rimbaud) que j’aie appris par coeur à l’adolescence, on n’apprend plus rien par coeur passé le primaire (ou pas en poésie en tout cas), pour te dire à quel point je l’aimais !!! Et je l’aime toujours autant !!! 😉 Bises
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Ce n’est pas une preuve d’originalité. Mais c’est si beau. J’ai hésité car il est si triste…mais encore une fois si beau!
Bises Asphodèle
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« les chants les plus beaux sont les chants les plus tristes » non ? C’est pas Lamartine qui a dit ça, Monsieur Lacrymal n°1 ? Moi j’adore, alors je ne dis rien ! 🙂
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Baudelaire forever. Merci.
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Merci à toi 😉
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Ah! j’adore ce poème et j’ai beau le connaître, chaque fois j’éprouve le même sentiment devant ce paysage intérieur si terrible.
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C’est selon moi le genre de poème qui a une existence propre par ce qu’il secoue en nous…Il vibre.
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Ah les fleurs du mal si je l’ai pas lu dix fois celui là. *-* Superbe. *Marie*
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Bonjour Marie
Merci à toi pour ta visite
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Evidemment. Magnifique !
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Je suis d’accord avec toi! Et si l’évidence pouvait toujours nous émouvoir ainsi, la vie n’en serait que plus belle!
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C’est bizarre, nos esprits se sont croisés un moment car j’ai hésité à mettre ce poème cette semaine ! et puis je publie trop de noir en ce moment alors j’ai changé d’idée, j’espère qu’il ne correspond pas à ton état d’esprit !
Bises
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Ouh ben alors, on a eu chaud 😀
J’ai hésité à le publier car il est sombre!
Alors en ce moment précis, je vais très bien mais le dernier paragraphe décrit à merveille ce que j’éprouve surtout le dimanche…
Bises
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Bon je ne vais pas être originale, Baudelaire est mon poète préféré…
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Alors je ne vais pas être originale, moi non plus, car moi aussi 🙂
Bises Nadège
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Appris également à l’adolescence, ce poème m’avait plutôt déplu … Maintenant je lui trouve de grandes qualités au niveau des images utilisées… Toujours
Aussi triste cependant …
Bisesssss Emilie 🙂
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