I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte, un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal
Monesille a choisi un poème de Pierre Reverdy.
« …C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. »
Baudelaire, voilà un très beau choix pour entamer l’automne avec un peu d’avance (on a encore droit à trois grandes semaines d’été – sinon de vacances- , non ?) 🙂
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Carnetsparesseux
Tu as raison. La fin de l’été ce n’est pas pour tout de suite! Mais je l’aime tellement 🙂
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L’automne envoie des signes… le jour plus court, la fraicheur des nuits, un rythme qui s’accélère. regardons les hirondelles…
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