
Ma main droite est paresseuse, ces derniers temps.
Manque d’inspiration ? Manque d’énergie ? Voici quelques jours que ma main droite est paresseuse. Et comme je suis droitière, cela me pose des petits problèmes. Evidemment, si j’étais gauchère, je ne remarquerais même pas les sautes d’humeur de ma main droite. Elle n’arrête pas de me prendre la tête. Sa tête est la mienne, me direz-vous…Et bien, je commence à me poser de sérieuses questions à ce sujet.
Je voulais écrire… Malgré ses réticences, j’ai mis la main à la pâte.
J’ai voulu écrire sur les violences ordinaires éducatives, un débat battant son plein (ou tombant à plat) sur l’interdiction de la fessée. Interdiction que ma fille de bientôt 3 ans, soit dit en passant, accueillerait en frappant des deux mains. Ce n’est pas que j’ai la main lourde mais les caprices de ma tendre enfant, chair de ma chair, sang de mon sang , gagnent du terrain haut la main. J’ai lu un peu ici et là des articles sur l’interdiction de la fessée.
Et j’ai lu quelque part que, selon une pédopsychiatre, l’interdiction de la fessée enlèverait les racines de la violence sociale…
J’ai ri d’abord.
J’ai regardé ma fille jouant et hennissant avec ses poneys miniatures…
J’ai ri encore.
J’ai pensé au pillage irakien…
J’ai pensé aux suicides des enfants victimes d’ harcèlement scolaire…
J’ai pensé aux camps de la mort de la seconde guerre mondiale…
J’ai interrompu ma fille dans son jeu.
Note pour les puristes, je n’ai pas retranscrit la diction de ma fille pour rendre la lecture plus facile.
« -Chéri, ca te dit si l’on faisait un marché toutes les deux ?
-Oui, on va faire des courses.
-Pas « supermarché » mais un « marché ». Bon, je te promets d’arrêter quelque chose et toi, tu me promets aussi d’arrêter quelque chose… »
-Oui, c’est quoi ?
-Je te promets de ne plus te donner de tape sur les fesses si tu promets de m’obéir.
– D’accord. »
Dans ce dialogue, ma fille est très coopérative, mais je pense qu’elle était effectivement persuadée que je lui proposais de faire quelques courses… Tellement persuadée que je me suis retrouvée devant le rayon « Bonbons, sucreries, et autres chocolats » de mon supermarché préféré environ 15 minutes plus tard…
Avant, il était courant de donner une fessée à un enfant pour son bien. Aujourd’hui, il est tendance de ne pas donner de fessée pour le bien de l’humanité.
Cette idée me laisse une sensation étrange…
Mais, de toute façon, ma main droite est paresseuse ces derniers temps…Et mes enfants ne m’obéissent pas pour autant…
©Emilie BERD 07/03/2015