Les mots imposés étaient Question, inattendu, merci, gâteau, méditer, souplesse, culot, surprise, hasard, décision, inspiration, trouver, hypocrite, goéland, bataille, réflexion, objectif, tourbillonner, turban, tison.
Je n’ai pas utilisé Goéland…ou presque…
SORTIE
Déjà sortir de sa propre tête où les réflexions se perdaient, dansaient et fusionnaient.
Elle aurait bien laissé toutes les batailles au hasard, petites ou grandes, mesquines et nobles.
Elle avait compris, que, à force de suivre des objectifs, la vie n’était pas vécue.
Elle se l’était juré : désormais, elle n’aurait que l’inattendu comme but. Chaque jour deviendrait une surprise, un gâteau à dévorer les yeux fermés.
Elle essaya de se redresser un peu. Elle voulait trouver une position confortable. Elle prit une grande inspiration et se hissa sur ses deux bras. Elle réussit à se caler sur l’oreiller. Il avait beaucoup servi et n’était plus d’une grande souplesse.
De là, elle pouvait observer l’extérieur. L’unique mais grande fenêtre donnait sur le parking. Il y avait quelques arbres dont les feuilles tombaient en tourbillonnant, comme dans une chanson de son enfance.
Sur ce parking, les places étaient rares. Il faisait jour depuis peu mais les véhicules s’y pressaient. Sous le regard d’autres, hypocrites, certains conducteurs avaient le culot d’emprunter des emplacements improbables. Elle, elle n’aurait jamais osé…Elle avait l’habitude de peser le pour et le contre une bonne cinquantaine de fois avant de prendre une décision…et pour regretter juste après !
A force de méditer, le temps passait…
Une douche ! Bonne idée, une douche !
Elle tenta de se lever… Elle était essoufflée. Assise sur le bord du lit, elle voulut reprendre sa respiration… ça ne passerait donc jamais… Ces lits étaient vraiment trop hauts. Mais il fallait bien oublier son égo et lentement, elle se dirigea vers la salle de bain.
Elle se doucha, puis enveloppa sa longue chevelure dans une serviette.
Pendant qu’elle s’habillait, deux personnes entrèrent pour changer les draps de son lit. Ah non…Seulement pour refaire le lit…Elle était donc là encore pour 24 heures…au moins…
Guettant derrière la porte leurs moindres mouvements, elle attendit leur départ pour sortir de cette salle de bain exiguë. « Et c’est une chambre double !», s’exclama t-elle.
Sa voisine de lit avait eu la chance de partir la veille et elle…Elle était bien allée voir l’interne, au bord des larmes pour négocier une sortie en échange d’une consultation en ville, mais il lui avait presque ri au nez !
Elle sentait bien que quelque chose ne collait pas. A chaque mouvement, elle s’épuisait, s’échauffait…Son coeur lui brûlait comme des milliers de tisons. Pourtant, elle voulait partir de cet endroit aseptisé et désertique.
Elle ôta son turban et se recoucha, les cheveux humides, dans le lit refait.
« – Bonjour (du ton de celui qui détient la clef de la prison) Alors, il paraît que la nuit a été mouvementée?
– J’ai eu beaucoup de mal à m’endormir, avec ce coeur qui bat la chamade… »
– Vous m’avez posé une question, hier soir ?
– Je…Je peux sortir ?
– On vous donne une permission pour la journée, vous devez être rentrée à 20h00, heure limite et rester raisonnable. Vous ne rentrez pas chez vous pour faire le ménage, compris? Vous avez quelqu’un qui peut venir vous chercher et vous ramener ?
– Oui, oui (Telle Cendrillon voulant s’échapper au bal) aucun problème ! Merci, Docteur ! »
© Emilie BERD 25/02/15
L’hospitalisation rend humble, et toujours cette envie de quitter les lieux, mais parfois une fois chez soi, on aimerait encore être épaulé
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Oh que oui Janickmm. Et que dire des hospitalisations ambulatoires pour des opérations soit-disant simples…
Merci pour ta visite😊
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Ping : LES PLUMES 41 – Les textes de février ! | Les lectures d'Asphodèle, les humeurs et l'écriture
Haaa des sensations que je connais bien !!! 😆 On préfèrerait parfois que le coeur batte la chamade pour d’autres raisons ! J’espère que ce n’est qu’un mauvais souvenir !!! Bises, Emilie 😉
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Coucou Asphodèle
Je suis tranquille depuis quelques mois. Je savoure, sous surveillance, mon repit. L’écriture automatique met repos à la place de répit, et c’est ça aussi😄
Gros bisous Asphodèle
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Tiens, c’est comme un souvenir récent !! Oui on aime en sortir pour être bien chez soi……
Merci Emilie
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Cela commence à dater un peu (à mon grand soulagement), mais la mémoire de ces séjours reste vivace.
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je ressens bien à la lecture de tes mots, comment on vit une hospitalisation.
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Merci beaucoup Jacou
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Des mots de simplicité et d’authenticité. J’ai jusqu »à présent eu la chance d’ignorer cela. Bouleversant, et je pèse mes mots.
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Modrone
Un grand merci
Je te souhaite de l’ignorer encore longtemps😀
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On sent tout de suite que c’est une histoire vraie …
Beaucoup d’émotions dans ton texte Emilie 🙂
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Merci Valentyne
Pour être tout à fait honnete, il s’agit de plusieurs expériences remixées!
Je t’embrasse
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Je te souhaite de garder la forme maintenant, le plus longtemps possible Émilie
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Merci beaucoup Pathcath
Bises
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Hé bien j’ai mis un moment avant de comprendre qu’il s’agissait d’une chambre d’hôpital…tu as brouillé les pistes sur la première moitié du texte. La fin est plus abrupte…
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Mind The gap
Le brouillage des pistes en 1ère partie est voulue! Je te remercie du coup! Par contre si la fin est abrupte, il va falloir que je bosse ça!Je ne voulais pas faire trop long non plus pour que les lecteurs aillent jusqu’au bout, sans trop d’ennui, mais abrupte, je ne la voulais pas☺️
Merci pour ton comm en tout cas
Bises
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Les premières lignes je me suis dit en souriant « oh oui elle a raison, il faut vivre l’instant présent « … Ensuite l’appréhension et la tristesse m’ont accompagnée dans ma lecture… Tu m’as transmis par tes mots de réelles émotions…
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Grenouille (Val amphibie, si je ne me trompe pas!!)
Merci beaucoup pour ce commentaire.
Tu dis vrai : il faut vivre l’instant présent, profiter des périodes fastes le plus possible car ce n’est pas toujours évident. (On est souvent pris dans la roue du quotidien et on ne se rend pas toujours compte de ce qui se passe).
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J’ai tellement vécu ça avec la mère que mes yeux se brouillent…
Merci pour ce beau texte qui nous rappelle que la santé est notre bien le plus précieux.
Bises étoilées
¸¸.•*¨*• ☆
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Roo Celestine,
Je ne voulais pas rendre triste.
Merci de ta lecture et de ton comm.
Je t’embrasse
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c’est vraiment bien écrit, on ressent l’émotion, ou plutôt LES émotions!
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Adrienne
Merci beaucoup, ça me touche énormément.
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Personnellement Je ne connais pas mais j’imagine que dedans l’envie d’être dehors est prégnante !
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C’est vrai, on attend que ça! Sortir sonne comme être en bonne santé, être apte. Autant éviter tant que possible😄.
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Beau texte sensible et juste ; j’ai accroché sans décrocher !
j’ai aimé le « telle cendrillon voulant s’échapper du bal ».
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Merci beaucoup Carnetsparesseux
J’aurai voulu le développer un peu mais je ne voulais pas faire long.
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Oh, que ton texte me rappelle de choses ! l’attente de la permission de sortie comme si on était en prison, le moindre effort pénible et pourtant une délivrance. Je trouve aussi la fin un peu abrupte, mais j’ai cru que c’était voulu pour contraster avec la longueur des jours à guetter.
Bises
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Monesille
J’aime bien les fins couperets. Mais abrupte, à mon sens (j’ai pas regardé dans un dico, hein?!), ça voudrait dire que la fin tombe comme un cheveu sur la soupe.
Quand j’ai fini le texte, il faisait 2 pages sur mon traitement texte. A l’origine, la fin était plus sèche mais moins réaliste. Peut être etait-elle bien amenée…J’ai élagué le texte mais j’ai du trop le faire😉
Bises
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Ah, non ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Pas du tout comme un cheveu sur la soupe, mais un peu courte par rapport au reste. C’est vrai qu’il est difficile de choisir la longueur pour éviter de lasser le lecteur sur écran il faut tailler plus court, c’est pas évident à doser.
Ma foi, si tu me permets la métaphore, élaguer court, ça permet d’avoir de plus grosses roses !-)
Bises
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Merci beaucoup Monesille
Bises
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J’aurais pu écrire ce texte-là. Il me parle. Combien de personnes, dans les longs couloirs, attendent de pouvoir sortir…
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La Plume Et La Page
Merci
Les couloirs (des urgences) bondés brrr
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Pour avoir veillé sur ma grande sœur pendant un peu plus d’un mois, l’avoir entendu me dire qu’elle voulait rentrer chez elle alors que nous savions que ce ne serait jamais possible, je comprends l’attente et le désarroi de cette femme. De mauvais souvenirs que j’essaie d’oublier bonne soirée
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Mariejo
Désolée d’avoir ravivé des mauvais souvenirs qui semblent récents…
Merci pour ta visite
Bonne journée
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Je n’ai pas connu cela non plus, et mes proches hospitalisés… ne le sont parfois que pour la journée (sortir le soir après avoir été opéré le matin, quoi de plus normal ? ).
J’ai vraiment ressenti le vécu dans ton texte.
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Sharon
Merci
Quand on peut en sortir rapidement, on se sent toujours mieux.
Bises
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Coucou
Bon, pour moi, c’est différent, je suis un chat. Néanmoins, j’ai été hospitalisée à la clinique vétérinaire quatre fois… et très heureuse de retrouver mon chez-moi.
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Miaou Miaou
Heureuse que tu sois venu(e) me voir, Nunzi!
Profite bien de la tendresse de ta maitresse.
Gros câlins
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