Détresse maternelle (Episode 3)

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Au pluriel, les noms qui se terminent par « ou » prennent un « s », sauf les mots : bijou-caillou-chou-genou-hibou-joujou-pou qui prennent un « x ».

Sans vraiment savoir pourquoi (à moins que je ne le sache trop déjà), je préfère de loin, même si pour le voir il faut être de près, le pou sans « x », le pou au singulier. Je n’ai aucune intention de discriminer un spécimen de l’espèce animale qui, soit dit en passant, est désormais pou-rvu de sensibilité.

Le pou au pluriel est fatiguant, épuisant. Bon, ceci étant dit, le pou seul, errant, hésitant pour son installation entre la ville et la campagne (parce que le centre-ville, c’est moins ennuyeux mais la campagne, pour les enfants, c’est mieux…), on en rencontre assez peu. Car le pou va au moins ou pour le moins par deux. Le pou cherche une compagne avec impatience pour fonder une famille.

Il ne s’embarrasse pas d’invitation au restaurant, de bagues ou de « voulez-vous m’é-pou-ser? ». Non non, la parade amoureuse est plutôt furtive chez le pou et la femelle ne s’en plaint pas. La femelle n’est pas vraiment craintive. Elle ne craint pas de passer pour une « Marie Couche-toi là », malgré le risque de se voir passer un savon par une certaine Marie-Rose. La femelle pou n’est pas fidèle, elle trompe plutôt prou que peu son pou.

Bref, les mœurs de Monsieur et Madame Pou permettent une prolifération rapide, sans complexe et sans souci d’une quelconque politique de l’habitat ou de la famille. Et c’est ainsi que leurs nombreux enfants s’épanouissent sur la tête des miens!

Car cette histoire fulgurante et fabuleuse, c’est l’histoire d’une rencontre: celle de Monsieur et Madame Pou dans un environnement propice, décrite succintement ci-dessus, et celle de deux humains ignorant le bonheur qui se développe juste au-dessus, aussi. Ces derniers vont être à leur insu les outils du pou pubère qui rampe pour saisir sa liberté et fonder lui aussi sa propre famille sur Sa propre tête, Son territoire…

Cette dissidence est le sujet de moultes discussions au portail de l’école entre mères inquiétées par l’infestation à venir, des douleurs suite au peignage soigneux de leur progéniture, du nettoyage sans fin, sans fin… Et là, arrive la question qui brûle, en plus des cuirs chevelus concernés, toutes les lèvres : celle du patient 0. Car on est plus prompt à voir les lentes dans les cheveux du voisin, qu’à retirer la pou-tre dans son œil!

Assieds-toi là mon chou,

je crois que tu as des poux

sur le caillou.

Vite pulvériser literie et joujoux!

D’aspirer dans les coins, j’ai mal aux genoux.

A cause du traitement, tu ressembles à un hibou

Mais bientôt, ta chevelure brillera tel un bijou!

©Emilie BERD 03/02/2015

5 réflexions au sujet de « Détresse maternelle (Episode 3) »

  1. Je dois dire que ta « détresse maternelle » m’a fait rire (je riais moins il y a quelques années quand les poux débarquaient en force 🙂

    J’en ai même fait un dialogue :

    – Vous êtes prêts ?
    – Oui chef !
    – Bon alors, je récapitule. Aujourd’hui, c’est l’automne.. Il faut assurer pour notre rentrée officielle. Compris ?
    – Oui chef !
    – Bien ! il nous faut une cohésion d’équipe. Nos adversaires, que dis je, nos ennemis, vont nous traquer. Il va falloir montrer que nous sommes les plus forts. Les prochains médaillés d’or c’est nous!
    – Oui chef !
    – Ne vous laissez intimider par personne, même pas par les enfants et leurs sanglots !
    – Oui chef !
    – Loulou, t’es pas concentré ! Que fais tu ? et arrêtes de lever les yeux au ciel ; répète après moi : Nous sommes les plus forts !
    – Nous sommes les plus forts !
    – Bien , Loulou, poursuivons; je vais vous parler de la tactique de nos adversaires.
    – Oui chef !
    – Voilà ils vont essayer de vous noyer, de vous pulvériser, de vous décimer.
    – Oui chef !
    – Il faudra bien vous planquer et aussi mettre en pratique les leçons de natation que avez eues cet été pendant les vacances
    – Oui chef !
    – Loulou , arrêtes de faire le beau et de te regarder dans ce miroir
    – Oui chef !
    – Je veux voir de belles mêlées !
    – Oui chef !
    – Maintenant , les garçons d’un côté, les filles de l’autre . Une , deux! Une , deux !
    Vous êtes lentes , les filles, plus de dynamisme !
    – Oui chef !
    – Rappelez vous bien notre slogan, ou plutôt notre Haka :« La récré c’est sacré ; enfilons nos bonnets : à bas les bijoux, à bas les cailloux, les hiboux et les joujoux. Vive nous!
    – Oui chef !
    – Loulou arrête de te gratter ainsi : tu vas te froisser un muscle! Dernier conseil : restez con-cen-trés : une seconde d’inattention et vous êtes cuits. Je parle d’expérience ; l’an dernier, il s’en est fallu d’un cheveu qu’ils m’attrapent.
    – Oui chef !
    – Prêts ? Feu, GO, Partez
    – Oui chef !

    Un peu plus tard :
    – « Maman, maman, la maîtresse , elle a dit que j’avais attrapé des poux »
    – Non ? Encore ! je hais la rentrée et l’automne !

    Bises Emilie

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  2. Coucou 🐴
    Je suis bien contente que ma « détresse » t’ai fait rire!
    C’est un beau dialogue, très drôle que tu m’offres là. Ainsi, j’ai le point de vue du pou😃😃
    Comme quoi, les poux sont insupportables mais ils nous font bien rire.
    Je t’embrasse

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  3. Je te conseille fortement d’aller voir un article sur le blog de Galéa (sous les galets) qui traite des poux de manière hyper drôle…il doit y avoir un mois de ça je crois !
    Tout finit par des poèmes ici…hé hé ! 😀 😀

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